Henri-Amédée Charpentier
Honorables bouchers parisiens, ses parents virent avec inquiétude naître en lui la passion du théâtre et ne l'autorisèrent à paraître sur scène le soir qu'à la condition qu'il n'interrompît pas pour autant son apprentissage le jour. Henri-Amédée Charpentier, né vers 1850, dut mener cette double vie jusqu'à son service militaire à Cherbourg, où ses supérieurs l'autorisèrent à organiser parfois des représentations théâtrales. Rendu à la vie civile, il n'abandonna pas encore la boucherie sans laquelle il eût été voué à la vache enragée. Charpentier venait de se marier et il avait un enfant. Un premier engagement de trois ans au Palais-Royal ne lui assurait que 125 F par mois la première année, 150 la deuxième, 175 ensuite. L'exercice simultané des deux professions dura jusqu'en 1889. Après le Palais-Royal, l'Ambigu, les Délassements Comiques, Déjazet. Retour au Palais-Royal où Félix Huguenet recommanda Charpentier au directeur du Théâtre du Parc de Bruxelles, M. Candeilh, qui l'engagea pour trois ans comme « grand premier comique ». Devenu un homme de scène accompli, dans chaque théâtre où il travaille Charpentier petit tout faire et c'est ainsi que l'Ambigu l'emploie à nouveau et simultanément comme premier comique, metteur en scène, régisseur général. Engagé chaque fois, comme ses camarades, pour de longues périodes, il a acquis l'esprit de troupe, à quoi il va rester attaché dès ses débuts dans le cinéma, en 1908 chez Éclair dans une série de films mis en scène par Féraudy. De là il est passé chez Pathé. Très tôt, à l'âge où d'autres continuent de jouer les jeunes premiers, le massif Charpentier s'est spécialisé sur scène, avec bonheur, dans les compositions, passant sans effort des rôles de fantaisie aux ganaches et aux vieillards odieux. Cet emploi lui reste à l'écran. En août 1914, ayant passé l'âge de porter les armes, Henri-Amédée Charpentier s'engage dans un hôpital anglais comme infirmier, préposé au ravitaillement en raison de ses compétences en boucherie. À sa démobilisation, il retourne au studio où il joue pour Henry Krauss, et en même temps entre à l'Odéon pour un an, passe à la Renaissance, à la Scala, et c'est là que le régisseur général des Studios Gaumont M. Aufan vient le solliciter en 1920 pour jouer le vieux fripier Benazer des Deux Gamines que Feuillade met en chantier. Ce rôle très typé frappe le public et suffit à détacher Charpentier de la cohorte des « obscurs ». Désormais, non sans camper dans Pervenche le débonnaire valet de chambre Gontran, avec une justesse de ton remarquable, il appartient à la galaxie Feuillade et retrouve là cet esprit de troupe qu'il appréciait dans tous les théâtres où il se trouvait en engagement. Pendant trois ans, Charpentier va être un des piliers de cette équipe, efficace dans les comiques de la série « Belle humeur » aussi bien que dans les péripéties feuilletonesques les plus angoissantes, donnant par exemple, dans Parisette, de la truculence à sa crapulerie. Cette collaboration se poursuit jusqu'au tournage du Stigmate et se prolonge même après la mort de Feuillade, avec son gendre Maurice Champreux dans Bibi-la-Purée en 1925. C'est l'année suivante qu'Henri-Amédée Charpentier apparaîtra pour la dernière fois dans un film, à côté de son camarade Biscot puisqu'il s'agira du P'tit Parigot signé Le Somptier.
- Titre: Henri-Amédée Charpentier
- Popularité: 0.001
- Connu pour: Acting
- Anniversaire: 1855-02-18
- Lieu de naissance: Paris, Ile-de-France, France
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- Aussi connu sous le nom: Daujon